Le micro-texte qui vous révèle que lui aussi en avait une.

– Mère je suis là !
– Cela faisait longtemps.
– Je t’avais dit que je reviendrais.
– Tu as tardé en chemin.
– Je t’imaginais moins vieille.
– je t’imaginais plus jeune.
– J’aurais préféré ne pas venir.
– Tu aurais eu tort. Je suis fatiguée d’attendre.
– Je ne veux pas faire ça !
– Pourquoi ?
– Parce que je t’aime.
– C’est parce que tu m’aimes que tu dois le faire.
– Je ne m’y résoudrais pas.
– Pourquoi ?
– Parce que je serai seul.
– Tu dois être seul, ainsi tu apprendras la compassion et la douleur.
– Alors c’est l’heure ?
– Oui c’est l’heure.
– Tu as peur ?
– Non puisque tu es là.
La mort posa sa valise et enlaça tendrement le corps frêle de sa mère. Il lui déposa du bout des ses lèvres glacées un tendre et doux baiser sur le front. Délicatement ses doigts lui fermèrent les paupières et il murmura :
– Merci maman de m’avoir aimé tel que la vie m’a fait.